Les conséquences des délais d'attente sur le succès de la stimulation médullaire

La référence

 

Kumar K, Rizvi S, Nguyen R, Abbas M, Bishop S, Murthy V. Impact of Wait times on Spinal Cord Stimulation Therapy Outcomes. Pain Pract. 2013 Oct 25.

 

L'article

 

Actuellement, le taux de réussite à long terme de la stimulation de la moelle épinière (SME) varie entre 47 et 74%. Son efficacité semble inversement proportionnelle au temps écoulé entre l'apparition de la douleur chronique et l'implantation. Pour améliorer les résultats, cette implantation gagnerait à être effectuée tôt. Cette étude identifie les sources de retard et offre des suggestions d'amélioration.

 

Une analyse rétrospective a été menée chez 437 patients traités par SME afin d’identifier les retards entre le diagnostic du syndrome douloureux et l'implantation. Une analyse de variance a été effectuée sur les effets de l'âge, du sexe, des traitements précédents sur le retard d'implantation. Un modèle de régression linéaire multiple a été élaboré afin d’évaluer les facteurs qui contribuent à retarder l'implantation.

 

Entre le diagnostic du tableau de douleur chronique et l'implantation les patients ont attendu 65,4 ±2,04 mois. Le premier contact avec le médecin a eu lieu 3,4 ±0,12 mois après le développement du tableau. Les médecins de famille ont pris en charge les patients durant  11,9 ±0,45 mois tandis que les spécialistes sont intervenus durant une période supplémentaire de 39,8 ±1,22 mois. Les neurochirurgiens ont été les plus réactifs pour adresser à un praticien implanteur (32,28 ±2,64 mois), tandis que les orthopédistes et les anesthésistes contribuaient à des temps d'attente respectifs de 51,60 ±5,04 mois et 58,08 ±5,76 mois. Une fois la décision d'implantation prise 3,31 ±0,09 mois supplémentaire ont été nécessaire pour organiser la procédure. Une diminution progressive du temps d'attente a été observée de 1980 à aujourd’hui.

 

Afin d’améliorer les taux de réussite de la SME, il semble recommander d’adresser au plus vite les patients à un médecin implanteur dès lors que le caractère rebelle de la douleur a pu être démontré.

 

Le commentaire

 

Curieusement — et en dépit de ce que nous en promet le titre — cette publication vise avant tout à identifier, dans le parcours de soin, les étapes qui retardent l’implantation de la SME. Si l’on s’en tient à ce que nous annonce le titre « l’impact de l’attente sur les résultats de la SME » on ne trouvera, hélas, pas la réponse dans cet article mais dans un autre papier1, du même auteur.

Dans cette étude de 2007, mené sur 424 patients, Kumar établit un lien hautement significatif et inversement proportionnel entre le taux de succès et le délai d’implantation (Figure 1).

Ainsi on observe que le taux de succès sera proche de 85% pour un délai inférieur à 2 ans contre 8% après plus de quinze ans d’attente.

On regrette dans la présente étude — outre son caractère rétrospectif — que les auteurs se soient bornés à identifier la nature du retard seulement en fonction des spécialistes consultés.

Il aurait été, également, intéressant d’étudier l’historique des médications (leurs durées, associations et posologies) afin d’observer la différence d’appréciation dans la notion d’« échec du traitement médicamenteux ».

 

La bibliographie

 

1.               Kumar K, Wilson JR. Factors affecting spinal cord stimulation outcome in chronic benign pain with suggestions to improve success rate. Acta neurochirurgica. Supplement. 2007;97(Pt 1):91-99.

 Dr Marc Lévêque 

 

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