La chirurgie de l'âme

Parmi les belles histoires de la médecine, nous traiterons ce soir de la chirurgie de l’âme. De la pierre de la folie que l’on cherchait à extraire au moyen âge, aux implants de stimulation cérébrale dans la maladie de Parkinson, quel chemin parcouru. De tout temps, les hommes de sciences ont été fascinés par le tissu cérébral et ses mystères : sa faible régénération, son extrême connexion. Les neurosciences chirurgicales trouvent une place entre les anxiolytiques et la psychanalyse avec de plus en plus de précision quant à l’existence de territoires particuliers du fonctionnement cérébral. La lobotomie fut la première tentative malheureuse de corriger chirurgicalement des formes extrêmes d’agressivités, c’est sans doute le prix Nobel le plus contesté qui soit que celui d’Egas Moniz en 1949. Cependant, d’autres approches beaucoup plus positives sont relatées dans ce livre passionnant : La chirurgie de l’âme de Marc Lévêque et Sandrine Cabut, publié aux éditions Lattès. Mais les progrès de l’imagerie cérébrale, du fonctionnement intime de certains noyaux ouvrent la porte à une neuro-anatomie pleine de possibilités, la dépression sévère, les troubles obsessionnels compulsifs, les addictions, toutes ces pathologies pourront-elles être traitées chirurgicalement dans l’avenir ? L’action du bistouri sur le mental est-il en train de devenir réalité ?

 

(Début XXe siècle) "Les recherches se déroulaient parfois sans autorisation, du coup, on a l'impression, aujourd'hui, que c'est du "n'importe quoi" (par exemple) : Le docteur Walter Freeman pratiquait des lobotomies au pic à glace dans sa voiture." Sandrine Cabut

 

(A propos du coma hypoglycémique) "Peu de temps après la découverte de l'insuline, les médecins se sont aperçus qu'en mettant les malades en hypoglycémie (jusqu'au coma), ceux-ci se réveillaient beaucoup plus calmes. C'est devenu un traitement commun, avec progressivement une équipe d'infirmiers autour du patient, parce que le coma insulinique peut être irréversible". Sandrine Cabut

 

"Les chocs électriques sont encore aujourd'hui un traitement de référence pour les dépressions rebelles qui ne sont sensibles à aucun médicament". Sandrine Cabut

 

 

"En stimulant l'aire septale du cerveau par des signaux électriques, on arrive à produire des sensations de plaisir, voire d'orgasme... Un exemple : en 1972, un jeune patient homosexuel, appelé B19 et considéré comme déviant, est devenu bi-sexuel après ce traitement, associé à des visualisations de films pornographiques hétérosexuels et la venue d'une prostituée". Marc Lévêque

 

Le lien vers l'émission 📻

Écrire commentaire

Commentaires: 0